samedi 12 septembre 2015

LES TOILETTES NEUTRES CONTRE L'INCONFORT DES TRANSEXUELS

Par Edouard in Le Figaro.fr


Une université canadienne inaugure des toilettes «neutres»

Afin de garantir au mieux le bien-être des personnes transgenres, un étudiant canadien a rendu possible la création de deux toilettes «neutres» au sein de son college montréalais.

À l’université Dawson de Montréal, le passage au petit coin ne devrait désormais plus créer de malaise chez les étudiants transgenres qui fréquentent l’établissement, soit près de 150 personnes. Grâce à l’action déterminée de Jules Rose Johnson, jeune étudiant transgenre responsable des affaires internes de l’association étudiante, l’établissement a récemment transformé deux toilettes pour hommes en toilettes «neutres»: d’abord prévues pour les personnes qui rencontrent des difficultés avec la répartition binaire classique, les toilettes unisexe sont cependant ouvertes à tous, dans une logique de mixité et d’abolition des classifications. Bien qu’à Dawson l’ensemble des utilisateurs potentiels n’ait pas encore pris connaissance de cette initiative, l’accueil semble globalement positif, d’autant plus que le maintien de toilettes séparées au sein de l’établissement respecte l’intimité de chacun.

De même que pour les personnes transexuelles ou les personnes à mobilité réduite, les papas modernes se trouvent parfois embarrassés par l’organisation des lieux d’aisance, tout agacés qu’ils sont de devoir traverser les toilettes des dames pour atteindre les tables à langer, et pouvoir enfin changer Bébé. Catalyseur de cet inconfort, une mini-polémique relayée sur un blog du Monde s’était ainsi développée en novembre 2013, suite à la création de nouvelles toilettes à l’aéroport d’Orly. Les indicateurs, représentant d’une part une maman langeant un nourrisson, de l’autre un pictogramme masculin, avaient ainsi suscité le mécontentement de pères exaspérés de cette organisation des espaces de commodités.


Des initiatives souvent étudiantes

Les individus transexuels ressentent pareillement cet inconfort. Dans un article proposé par la revue LGBT suisse 360ch, Jörg Steinert, directeur de la fédération LSVD (LBGT allemand) témoigne ainsi: «Il y a cette situation où vous vous rendez aux toilettes hommes ou femmes et quelqu’un vous dit que vous vous êtes trompé et qu’il faut que vous alliez aux autres toilettes. Alors on va aux autres toilettes et là il se produit exactement la même chose, et au final on se retrouve planté là à se dire: “En fait, je voulais seulement aller aux toilettes”…» Pour éviter que de pareilles situations se produisent, le parti berlinois Piraten avait ainsi proposé un projet de toilettes mixtes au sein des quartiers «jeunes» de la capitale. La législation du pays se montre particulièrement attentive aux situations des minorités: comme nous le rappelle la revue en ligne Yagg, l’Allemagne est en effet le premier pays européen à avoir reconnu l’existence d’enfants intersexes en novembre 2013.

Outre-atlantique, les initiatives en faveurs des personnes transexuelles se multiplient également, émanant souvent du monde étudiant. L’université new-yorkaise City University of New York (CUNY) a ainsi décidé ce printemps d’abolir les désignations de genre sur les dossiers administratifs de ses étudiants. Aux traditionnels «M.» et «Mrs» , l’établissement préfère désormais le seul emploi du nom complet des individus. Une intitiative moquée par plusieurs médias américains, qui lui avait reproché de mêler revendications étudiantes et réforme de la langue.

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