mardi 4 juin 2013

Liberté pour tous
In le Figaro
 
Liberté pour tous est un site destiné à soutenir les victimes d'arrestations abusives. Pour un sweat-shirt, un simple bracelet rose, ou rien qu'un «Bon courage!» lancé à l'adresse d'un sympathisant de la Manif pour tous… Depuis le rassemblement du 24 mars, déplore Me Henri de Beauregard, «au moins 500 gardes à vue» ont eu lieu. Alors que les interpellations de manifestants se multiplient, et ont même redoublé depuis le 26 mai, la Manif pour Tous riposte: après une sextuple saisine au sujet de la répression policière, elle lance un site destiné à soutenir les victimes d'arrestations abusives.
«Ce n'est pas de l'agit-prop judiciaire: il y a d'authentiques problèmes, sans précédents dans l'histoire des mouvements sociaux!» assure Me Alexandre Varaut, évoquant «des centaines de personnes poursuivies pour rien». Son confrère Me de Beauregard, qui vient de passer «en cumulé près de trois semaines en garde-à-vue, à assister des dizaines de gens, le jour mais surtout la nuit», est tout aussi remonté: «Nous allons nous adresser très officiellement aux autorités, lance-t-il, et saisir, dès ce mardi, le Bâtonnier de Paris, des syndicats de magistrats, le procureur de la République, le Conseil supérieur de la magistrature, le Défenseur des Droits et le Contrôleur général des lieux de privations de libertés».
 
«Faute lourde du service public de la justice»
Me de Beauregard insiste: «Ce n'est pas un problème de Manif pour tous, c'est un problème judiciaire! Lors de la dernière manifestation, 276 personnes ont été interpellées, 208 placées en garde à vue. Finalement, sur les 13 personnes appelées à comparaître, 5 ont déjà été jugées, et 3 seulement ont été condamnées, à des amendes et à du sursis».
Une «disproportion» qui exaspère les organisateurs de la Manif pour tous. «Le ministre de l'Intérieur joue les démobilisateurs en annonçant la dangerosité des manifestations puis justifie cela en procédant à des arrestations sans fondement», s'insurge l'avocat.
«Ensuite, on maintient des gens en garde à vue, alors que les fonctionnaires de police savent très bien que cela ne tiendra pas devant un tribunal…» Puis, poursuit-il, «on prend prétexte de ces gardes-à-vue massives pour justifier l'interdiction d'autres manifestations, comme celle de lundi soir» (qui a finalement pu avoir lieu, mais pas à proximité de l'Assemblée nationale, NDLR).
Pour soutenir ces personnes interpellées, grâce à l'engagement bénévole d'une trentaine d'avocats, le site www.Libertépourtous.fr vient d'être ouvert. «Cela nous permettra de faire un travail statistique», précise le collectif, et de «regrouper les plaintes, ajoute Me de Beauregard, en vue d'une nouvelle action judiciaire, civile cette fois, pour “faute lourde du service public de la justice”».
En attendant, comme un pied-de-nez au gouvernement, la Manif pour tous prévoit d'organiser, le 8 juin, la «Journée mondiale du sweat». «Il s'agit juste de porter fièrement nos couleurs, explique un organisateur, partout en France et dans le monde, tout en vaquant à nos occupations habituelles. Les policiers ne sauront plus où donner de la tête…»

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