mardi 4 juin 2013

De l’école à la justice, cette offensive insidieuse de la théorie du genre
In Atlantico

La ministre de la Justice Christiane Taubira vient d'annoncer que les magistrats devront participer à un séminaire portant sur les "violences et discriminations à raison de l'orientation sexuelle". Le SNUipp-FSU, principal syndicat d'instituteurs et de professeurs des écoles, encourage les enseignants à sensibiliser les enfants à la diversité des familles.

Pensée au départ par une philosophe américaine, Judith Butler, la théorie du genre se propose de subvertir l’identité sexuée telle qu’elle existe à travers la différence sexuée, cette différence étant jugée artificielle, tout le monde ayant du masculin et du féminin et pas simplement du masculin ou du féminin. 

Atlantico : Les magistrats vont recevoir une formation à la lutte contre les discriminations en matière d’orientation sexuelle. Le SNUipp-FSU, principal syndicat d'instituteurs et de professeurs des écoles, entend participer dans les maternelles et les collèges à cette campagne de sensibilisation. Assiste-t-on à une accélération du phénomène "mariage pour tous" ?
 
Bertrand Vergely :  On n’assiste pas tant à une accélération du phénomène "mariage pour tous" qu’au dévoilement de sa partie cachée. Quand il a été question du mariage pour tous, nombre de ceux qui se sont prononcés pour l’ont fait en pensant être tolérants et donner aux homosexuels le droit de s’aimer. Ils n’ont nullement aperçu ce qu’il y avait derrière. Christiane Taubira dans son discours de clôture de la loi du mariage pour tous a annoncé qu’elle désirait une "nouvelle humanité". On y est. Nous n’assistons pas à une accélération du mariage pour tous et de la tolérance. Nous assistons au début des choses sérieuses. Le véritable mariage pour tous avec ses conséquences est en train de se mettre en place. Vincent Peillon, ministre  de l’Education, a expliqué que le but de cette campagne de sensibilisation était d’émanciper l’élève "en l’arrachant à ses déterminismes sociaux et familiaux". Il a appelé de ses vœux pour cela à la "déconstruction de la différence sexuée". Nous
avons là le véritable enjeu du mariage pour tous. Prônant en apparence la tolérance pour tous afin de plaire à la foule, son but est en réalité de déconstruire la différence sexuée afin de produire une nouvelle humanité. Il s’agit là pour la gauche d’une nécessité vitale. Se proposant comme but d’être la religion de l’humanité capable de sauver celle-ci, mais incapable d’y parvenir actuellement sur le plan économique, celle-ci a absolument besoin d’un marqueur idéologique. Le mariage pour tous est pour elle une aubaine. Grâce à lui, elle va pouvoir apparaître comme la force qui change le monde.
 
Faut-il s’en inquiéter ?
Bien évidemment, ce qui est en train de se passer étant d’une violence inouïe. Profondément ignorante parce que non éduquée aux choses de la vie et de l’amour sinon à travers des bribes d’informations glanées ici et là, la société française croit que le mariage est fait pour s’aimer et avoir une sexualité. En ce sens, elle est amenée à penser que tous les mariages se valent et qu’il est possible de mettre sur le même plan le mariage homo et le mariage hétéro. Il importe de le rappeler ; le mariage n’est pas fait pour faire l’amour et s’aimer mais pour faire la vie. Faire l’amour, on peut le faire avec quantité de partenaires sans avoir besoin de se marier pour cela. Faire sa vie, on ne le fait qu’avec une personne. Faire sa vie avec un être veut dire partager sa vie avec lui mais aussi faire des enfants afin de reproduire la vie. Même si tous les couples hétéros qui se marient ne font pas d’enfants, le sens profond du mariage demeure celui-là. Faire la vie et non l’amour, et donner la vie. Dans ce cadre, l’hétérosexualité n’est pas simplement une pratique sexuelle. C’est un fondement de la vie. Seul un homme et une femme peuvent donner la vie. Deux hommes, deux femmes ne le peuvent pas. Aujourd’hui, ces vérités de base sont niées. Le sens du mariage étant ramené au droit à la sexualité et la différence homme femme permettant la vie étant ravalée au rang d’une pratique sexuelle comme une autre, on assiste aujourd’hui à un mensonge sans précédent:
  • 1) sur le sens du mariage,
  • 2) sur le fondement même de la vie et de sa diffusion.
C’est la raison pour laquelle il importe de s’inquiéter et plus encore d’être horrifié par ce qui se passe. Sous prétexte d’être tolérant, en fait, le mariage pour tous qui vient d’être voté ne respecte rien. Ni le mariage, ni la vie. C’est un mariage nihiliste, reflétant un monde nihiliste qui mélangeant inconscience, désinvolture et cynisme, est en train d’attaquer les fondements de notre humanité. Et ce qui est plus inquiétant, c’est le système qui est en train de se mettre en place autour de ce mensonge. Voilà que l’éducation est mise à contribution afin d’informer les enfants dès l’âge de cinq ans afin, soi disant, de lutter contre l’homophobie. Le fait que l’on prenne ainsi les enfants dès le plus jeune âge afin de les formater est un fait sans précédent. Que l’on sache, les ligues de lutte contre le racisme et l’anti-sémitisme n’ont pas droit à un même traitement de faveur. En outre, autre fait sans précédent, l’empressement avec lequel le mariage pour tous  s’accompagne de mesures d’éducation. Que l’on sache, jamais aucune loi n’a été suivie de telles mesures d’accompagnement théorique.
Le choix de l’âge des enfants à qui un enseignement spécial va être adressé. Cinq ans ! Cela fait froid dans le dos.

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