Pourquoi
nous manifestons aujourd’hui à Châlons-en-Champagne ?
Mariés depuis bientôt 25 ans, Père et Mère d’une famille
nombreuse, nous manifestons aujourd’hui contre le « mariage pour tous », qui est un abus de langage et un
mensonge, mais aussi pour les « droits
de l’enfant » et non le « droit
à l’enfant ».
Le « mariage
pour tous » est un mensonge.
En effet, le mariage civil
est une forme de vie précise et particulière de vie commune entre un homme et
une femme. C’est l’engagement durable d’un homme et d’une femme qui
souhaitent fonder une famille. Cependant, Il n’est pas le seul état de vie possible, ni
un modèle universel.
Il n’est en tout cas pas
la reconnaissance publique des sentiments. C’est se tromper sur la nature et la
définition du mariage que de le considérer comme la reconnaissance sociale de
l’amour, à laquelle pourraient aspirer tous ceux qui s’aiment sincèrement.
Si le « mariage
pour tous » n’était que cette
reconnaissance sociale de l’amour, alors nous pourrions de manière provocatrice,
nous marier avec tous les êtres qui nous sont chers, voire avec plusieurs
personnes du même ou d’un autre sexe (pourquoi en effet limiter à deux le
nombre de partenaires ?), et pourquoi pas pour pousser encore la
provocation avec des animaux …
Tout ceci n’est pas très sérieux, le mariage civil est en fait l’inscription de la filiation dans une institution stable, (et le mariage entre
personnes de même sexe entraînerait la
fin du mariage civil).
Ma femme et moi avons eu après notre mariage le bonheur d’accueillir
5 enfants au sein de notre famille. « Tous
nés d’un Père et d’une Mère ». Nous savons vraiment que c’est une grande
joie qui nous a été donnée et nous connaissons bien les difficultés et les
souffrances pour certains couples de ne pas pouvoir en « avoir »…
Pourtant l’enfant n’est pas un droit, c’est un devoir.
Un devoir pour nous Père et Mère de les élever, éduquer avec
toute la différence liée à notre altérité
sexuelle indiscutable. Elever nos enfants est déjà un acte suffisamment compliqué
qui parfois nous dépasse, pour ne pas rajouter de la complication psychique, psychologique,
affective si l’enfant ne sait plus d’où il vient, quelles sont ses racines, sa
généalogie et/ou en lui faisant croire qu’il est issu de 2 Pères ou 2 Mères ….
Ayant perdu mes parents à l’âge de 15 ans, je pense avoir
« un peu perçu» à travers cet évènement
douloureux ce que peuvent vivre et ressentir les enfants abandonnés et adoptés,
toujours en recherche de leurs origines, en quête de leurs racines.
C’est pourquoi notamment dans l’adoption, il faut privilégier les droits de l’enfant
plutôt que ceux à l’enfant ! N’oublions pas que l’adoption consiste
fondamentalement à donner des parents à
des enfants qui en sont dépourvus et non l’inverse. Ce qui est premier
n’est pas le désir des parents, mais le besoin des enfants.
Le « mariage pour tous » conduira
inéluctablement à la procréation
scientifique pour tous ; (PMA pour les femmes et GPA pour les hommes, GPA qui
est gravement attentatoire à la dignité des femmes… notamment en Inde où leurs
ventres sont une monnaie pour vivre. Les
ventres des femmes ne sont pas des Caddy, et l’enfant à naître encore moins une
marchandise, malgré tous les désirs d’enfants que pourraient avoir un couple d’homosexuels)
car la cours Européenne des Droits de l’Homme nous l’imposera sous couvert de
non-discrimination entre les couples mariés.
Ne jouons pas les
apprentis sorciers, et ce n’est pas parce que de nouvelles trouvailles scientifiques
apparaissent qu’il faut coûte que coûte par désir sincère mais égoïste des
parents les mettre en place et les utiliser.
Mr le Président,
l’éducation que vous avez reçue, tant par votre famille que par les écoles où
vous avez été formé, l’humanisme et l’intelligence qui vous caractérisent, tout
cela ne devrait pas vous laisser insensible aux mouvements de société et de rue
qui se développent.
Nous savons être dans la vérité et
croyons à la démocratie. Dans cet
engagement, le nombre important, significatif et « consistant » des manifestants en novembre, puis du 13
janvier, puis du 24 mars…. mais aussi les 700 000 pétitions transmises au
CESE en moins de 3 semaines (que vous avez « balayés » d’un revers de
main sous des prétextes juridiques), sont des signes très forts d’un mouvement
qui se forme et qui est en train de se soulever. Ne les ignorez pas !
Vous maîtrisez parfaitement les
nuances politiques de la langue française, alors si vous avez dit : « Moi Président, j'essaierai d'avoir de la
hauteur de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais
je ne m'occuperai pas de tout et j'aurai toujours le souci de la proximité,
avec les Français » ; ne transformez pas cet anaphore en « Moi
Président de la République, je diviserai profondément les Français sur
des sujets de société et provoquerai les plus grandes manifestations de toute
l'histoire de la Vème République par manque de concertation et de respect, et
de compréhension mutuelle…. »
« Nous, manifestants, nous
ne lâcherons rien », car nous savons être dans la vérité. (On ne ment pas
à ses enfants), et notre conscience nous
dicte de défendre les intérêts des plus
faibles.
Vous êtes bien trop intelligent et informé pour ignorer ce
qui se passe, les nombreux mouvements de résistances
pacifiques que vous avez initiées malgré vous et surtout les fractures
inutiles que vous êtes en train de créer au sein de la population civile, et
qui risquent de déraper.
Bien au-delà des partis politiques, (Il n’est pas question
ici de droite ou de gauche), soyez celui qui rassemble plutôt que celui qui
divise. Ayez la grandeur politique de
lâcher prise sur ce sujet pour vous consacrer à ce que tous les français
attendent : La relance économique, la défense de nos industries
françaises, le développement de l’entrepreneuriat, la baisse du chômage (et le
maintien de la politique familial, vrai lien social).
L’avenir de notre pays et la paix civile est entre vos
mains.
Alors Mr le Président,
quel que soit le résultat de l’examen
constitutionnel, ayez la Sagesse des Grands Hommes d’Etat, en évitant de créer une « fracture
sociétale », et renoncez à
promulguer cette loi (tout comme l’un de vos prédécesseurs a su le faire
dans les années 80…).
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